Premiers travaux.
D'abord,
la séquence commence par un dessin. La consigne est la suivante.
Voici le
titre d'un livre que nous allons lire. Dessine le personnage que ce titre
t'inspire et écris quelques lignes pour expliquer ton dessin.

Mon
coupeur de mots fait penser à un bandit. Il a des pantalons déchirés,
un chapeau , des anneaux aux oreilles et une grosse barbe.
J'ai voulu
le représenter ainsi pour qu'il fasse peur aux gens. Il tient d'ailleurs
dans la main des ciseaux et une scie. Il ne doit pas avoir peur quand
il rencontre quelqu'un. C'est un voleur de mots, il vole les plus beaux
mots des gens.
Ensuite, on compare
l'illustration de chacun avec la couverture originale.

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agrandir l'image, cliquez dessus
commentaires d'un élève
Le
dessin de la couverture fait plus penser à un espion. Le personnage semble
fuir. Il n'a pas l'air commode. Il semble avoir mis des mots dans un sac
d'espion. Le livre doit raconter une histoire un peu comme ça.
Le professeur
lit à voix haute , les élèves ayant sous les yeux les illustrations des
premières pages. La consigne est la suivante
Je vais lire
le début du Coupeur de Mots. Ce texte n'est pas très facile. Vous essaierez
donc de suivre mon récit en associant le texte entendu et les images.
Ensuite nous raconterons l'histoire et nous la relirons.

Le lundi, le mardi, le mercredi. le jeudi,
le vendredi et le samedi, à six heures trente précises, le gros réveil
sonne si fort, juste à l'oreille de Paul, que Paul croit rêver d'un gros
réveil qui sonnerait très fort, juste à son oreille. Mais comme c'est
un rêve, ou que tout au moins Paul le croit, il se tourne de l'autre côté
pour se rendormir. Mais comme le réveil sonnait si fort dans le rêve de
Paul que Paul s'est éveillé, Paul s'éveille, se retourne et regarde à
six heures trente précises le gros réveil qui vient juste de sonner. Ce
réveil ne sonne décidément pas, se dit Paul, j'ai donc bien rêvé.
Qu'est-ce que Paul devrait
faire ? se demande Paul. Il réfléchit un moment, puis ça lui revient :
s'asseoir dans son lit, repousser la couverture, poser les pieds par terre.
Ouh ! Quel froid ! Paul se recouvre jusqu'au menton. Sinon, pas un bruit.
A moins que ? Non, pas un bruit. Paul ferme les yeux et se dit : le sommeil
qui vient après le réveil est le meilleur sommeil. C'est alors que la
porte s'ouvre; la maman de Paul crie d'une voix bien trop forte : « Debout,
Paul ! » Elle allume une lumière bien trop éblouissante. La voix bien
trop forte de la maman de Paul et cette lumière bien trop éblouissante,
c'en est trop pour Paul ! Finis le lit chaud et le meilleur sommeil après
le réveil. Paul s'assied dans son lit, repousse la couverture et pose
les pieds par terre. Ouh ! Encore plus froid que Paul ne l'avait pensé.
Quand il fait froid,
le matin, Paul inverse toujours l'ordre des opérations : il commence par
s'habiller, puis il se lave. Le petit déjeuner de Paul
ne prend pas plus de cinq minutes. Paul n'est pourtant pas pressé d'aller
à l'école.
Commentaire
d'un élève:
Paul est très paresseux. il rêve beaucoup. il n' a pas envie de
se lever le matin, l'auteur répète les phrases, on dirait que l'auteur
rêve aussi quand il écrit. Les répétitions c'est comme pour dire que Paul
a du mal à se réveiller.
2
Paul part à l'école.
Vous allez lire la suite.
je vous demanderai de noter sur votre cahier l'itinéraire de Paul, ( sous
forme de plan) et ce qu'il voit.
Sur le chemin de l'école, il y a toujours
quelque chose à voir. Et pourquoi Paul ne regarderait-il pas lorsqu'il y
a quelque chose à voir ? Plus d'une fois, déjà, Paul est arrivé en retard
parce qu'il avait regardé ce qu'il y avait à voir. Dans ces cas-là, il dit
qu'il s'est rendormi. Un jour, il a dit qu'il y avait eu trop de choses
à voir en chemin. Mais lorsque le maître lui a demandé ce que c'était, Paul
n'a plus eu envie de raconter. Alors le maître a décrété que c'était une
mauvaise excuse de la part de Paul, parce que Paul ne voulait pas avouer
qu'il s'était rendormi. Depuis ce jour, Paul prend le chemin de l'école
à sept heures précises. Et la maman de Paul demande tous les matins : «
Pourquoi pars-tu si tôt, Paul ? » Mais elle ne s'étonne pas outre mesure.
Elle sait qu'il lui faut toujours beaucoup de temps. Par conséquent, elle
trouve finalement que Paul a raison de partir si tôt. La première chose que voit Paul est un arbre
blanc géant qui flotte dans le ciel au-dessus de la tête de Paul. Un arbre-du-ciel
qui flotte, se dit Paul. Un arbre géant, blanc. Un arbre blanc, géant.
Un géant du ciel, un arbre blanc. Un arbre géant, blanc, dans le ciel.
Au bout de sept pas — Paul va très lentement —, l'arbre est un éléphant.
Six pas plus loin, l'éléphant est une locomotive.
Cinq pas plus loin, la locomotive est un lit. Le vent fait du nuage ce
qu'il veut : arbre-nuage, éléphant-nuage, locomotive-nuage, lit-nuage.

Paul, qui se sent encore fatigué, s'assiérait
bien sur le dos de l'éléphant-nuage qui le mènerait confortablement à l'école.
Il aimerait encore mieux s'allonger dans le lit-nuage. Il ne dormirait pas,
c'est sûr, il ne ferait que somnoler. Les minces lambeaux de nuages qui
s'effilochent et s'entremêlent autour du lit-nuage ressemblent à de la choucroute.
De temps en temps, Paul prendrait bien une portion de choucroute dans le
bleu du ciel. Paul est arrivé à l'arrêt du tram. Un tramway, certes, ce
n'est pas une locomotive-nuage, mais ce n'est quand même pas rien. Paul
se poste derrière le conducteur et le regarde actionner la sonnette puis
démarrer. En fait, Paul n'aime pas cette sonnette. Elle lui rappelle que
le temps passe et que l'école va commencer. Les passagers se bousculent;
il faut que Paul fasse bien attention de ne pas être emporté dans cette
bousculade. Un vieux monsieur dit à un autre monsieur, plus jeune :
« Tous les matins, je prends ce tramway, et tous les matins c'est le même
cirque. On te secoue, on te cahote à te faire passer les derniers restes
de fatigue si jamais tu étais encore fatigué ! »
Le tramway secoue et cahote en poursuivant sa route, mais Paul n'écoute
pas plus longtemps l'entretien matinal des deux hommes. Il s'aperçoit qu'il
commence à pleuvoir. Des paquets de pluie s'écrasent sur le tramway comme
des vagues qui, de la hauteur d'une maison , s'écraseraient sur un navire.
L'eau frappe contre les vitres et ruisselle à torrents sur ces vitres:
Paul se voit tout entouré d'eau. Le tramway chemine à côté d'un camion
de charbon, qui fraie péniblement sa voie sur la chaussée inondée. Peu avant
d'arriver à l'école, les rails sont si bossus et tordus que le tramway-navire
tangue et rechigne. Le capitaine réduit le régime de moitié. Le cargo de
charbon se faufile devant le tramway-bateau. Derrière le tramway-bateau
s'est glissée une voiture-canot vert grenouille qui veut obliquer sur la
gauche dans un canal latéral. Personne n'a plus le droit de passer à côté
du tramway-bateau, parce que le tramway s'arrête. Un autre tramway arrive
en sens inverse, il croise le tramway de Paul. Entre ces deux tramways,
il y a si peu d'espace que même Paul ne pourrait sans doute pas se faufiler.
Consigne
Imaginez
que vous êtes comme Paul, rêveur et plein d'imagination. Pour la
séance suivante, vous dessinerez votre itinéraire depuis la maison jusqu'au
collège. Vous essaierez de voir si les maisons n'ont pas un peu de rêve
caché dans leurs murs.
Ensuite
nous écrirons des textes sur ces maisons...
Pour
agrandir le plan, cliquez dessus.
Voici quelques
exemples de maisons....
Tous
les jours, je passe devant la maison qui n'arrive pas à devenir maison.
Elle est en train de se construire.
Peut-être qu'il y a, à l'intérieur, des gens qui se construisent
aussi. Hier, j'ai vu une dame qui fabriquait son œil et un monsieur à
qui il manquait une oreille.
Tous les jours, je passe devant
la maison-piqûre. Et tous les jours j'ai mal à la tête en la voyant.
Peut-être que les murs sont des cachets d'aspirine et la pharmacienne
un thermomètre.
Tous
les jours je passe devant une maison avec plein d'arbres. Peut-être qu'il
y a des animaux qui vivent dans sa jungle.; des éléphants, des singes,
des tigres, des hippopotames, des ours etc.

Tous
les jours je passe près d'une maison prison. Elle est entourée de grilles
qui montent jusqu'au ciel. Peut-être que les habitants de cette maison
dont eux-mêmes des prisonniers et qu'ils cassent des cailloux.
Tous
les jours je passe près d'une maison à longs poils. Il y a toujours un
gros chien qui aboie dans son jardin. Peut-être que, à l'intérieur, les
lits sont des niches, les assiettes des gamelles.. Peut-être qu'on y mange
des croquettes.
Tous
les jours je passe près d'une maison chanteuse. Plein d'enfants y chantent
tout le temps. Peut-être qu'il y a un professeur de chant. Peut-être aussi
que les tables sont assemblées en notes de musique.

Tous
les jours je passe près de la maison-mer. Elle est toute bleue.
Peut-être que l'on peut faire du bateau dans la cuisine, que des baleines
jouent dans les chambres et que les dauphins sautent sur les canapés.
Tous
les jours, je passe près d'une maison-poisson. Quand les grandes portes
sont ouvertes, je vois l'aquarium . Je me demande si dans les murs, il
n'y a pas de coquillages.
Peut- être que les tables sont en peau de poisson. Peut-être que les lits
sont des algues, que les parents sont des gros poissons et que leur enfant
est une sirène.
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