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sommaire A)
Avant le texte
Le supermarché des mots.
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Mais pensez voir si Daniel
allait gaspiller ses sous pour des mots pareils.
Poursuivant son chemin, il traversa un rayon décoré en rose, celui des
adjectifs destinés aux compliments amoureux. Un jeune homme s'adressant
à une maîtresse-vendeuse, était en train de murmurer, timide et embarrassé
:
- J'en voudrais une douzaine!
- A qui as-tu l'intention de les dire ? demanda la maîtresse-vendeuse.
- Heu!. Voilà…. Je voudrais les… je devrais les dire à…
Le jeune homme rougit.
- J'ai compris. Que penses-tu de ces adjectifs :
Mais si tu me décris comment
est ta bien-aimée, je pourrai te conseiller avec plus de précision. Si
elle est blonde je te proposerai
Daniel eut un petit sourire de compassion
: il trouvait ridicule d'employer de tels adjectifs.
Il arriva à un rayon où les étagères étaient pleines à craquer de verbes.
Garçons et filles s'y approvisionnaient selon leur tempérament : les plus
aventuriers achetaient des verbes comme :
D'autres au contraire préféraient des verbes comme :
Des adultes en costume strict et cravate, en revanche, choisissaient plutôt
Daniel n'était pas non plus intéressé par les verbes, et moins encore par les mots du rayon voisin, où la radio diffusait des marches militaires et des musiques de films de guerre et de supermen. Là, les clients étaient presque tous des jeunes portant des blousons de cuir, des ceinturons à grosses boucles métalliques et des bottes de " marine " américain. C'était le rayon des mots agressifs, et sur les étagères on trouvait des mots comme :
Seuls des maniaques, pensa
Daniel, pouvaient faire des achats à ce rayon.
Un rock endiablé provenait d'un rayon balayé de lumières de toutes les
couleurs. Un maître-vendeur, en jean et tee-shirt portant l'inscription
N.Y.Columbus University, parlait au micro avec l'accent exotique de certains
disc-jockeys.
- Come on, boys ! disait-il . Mots américains garantis d'origine, fraîchement
arrivés des United States. Si vous tenez à être OK., approvisionnez-vous
ici !
A ce rayon on vendait des mots comme :
On se les arrachait, et les
clients, garçons et filles, poussaient tous les trois secondes de retentissants
O.K. qui se mélangeaient au chewing-gum qu'ils mastiquaient.
- Quels crétins ! murmura Daniel en s'éloignant. Tandis qu'il continuait
à se balader à travers les rayons, il fut abordé par une maîtresse-vendeuse.
- Puis-je t'aider ? lui demanda-t-elle gentiment. Quel genre de mots cherches-tu
?
- T'occupe, c'est pas tes oignons, fiche-moi la paix, ronchonna Daniel.
- Je comprends, répondit la vendeuse sans s'étonner. Dernier rayon au
fond à droite.
Mais le renseignement était superflu : ce rayon là, Daniel le connaissait
comme sa poche. Il aurait pu le trouver les yeux fermés, car il le fréquentait
assidûment chaque semaine.
Comme d'habitude, il y avait foule, surtout des garçons. Tout d'abord
il vérifia qu'il y avait de nouveaux arrivages, puis il se mit à faire
son choix, farfouillant méticuleusement dans toutes les étagères. Il prit
son temps, essayant les mots un à un. Il en savait un bout dans ce domaine
: pensez donc, c'était le rayon des gros mots.
Il en choisit vingt, de véritables chefs-d'œuvre. Ils coûtaient très cher
et, quand il les eut payés, il ne lui restait plus beaucoup d'argent pour
les quatre-vingts autres qu'il devait acheter, mais cela ne l'inquiéta
pas. Comme d'habitude, il les prendrait au rayon où l'on vendait les plus
économiques, celui des mots faux, plein de fautes d'orthographe et de
prononciation. Ils étaient tous en solde, et pour quelques francs on pouvait
en avoir des kilos. Des mots du genre : médessin, chossettes, orlogerie,
bijous, cordonier, septambre, profeseure, aréoport, girafle, enrevoir,
sans parler de tout un assortiment de verbes comme vous faisez, il courit,
ils rompèrent, tu mouriras, il est été, il tombat, il s'a cassé… Certes,
des mots pareils ça faisait mauvais effet à l'école et les enseignants
vous flanquaient des zéros à tour de bras, mais Daniel s'en fichait. Ce
qui lui importait c'était la considération de ses copains : en effet personne
ne connaissait autant de gros mots que lui. Chaque fois qu'il faisait
étalage de son répertoire, ils restaient tous bouche bée.
Tandis qu'il rentrait à la maison, il se souvint que ses parents l'attendaient
avec impatience pour lui demander quels mots il avait achetés, s'il avait
bien choisi les plus beaux, les plus utiles…
- Merde, pensa-t-il, mes vieux vont encore me les casser !
Mais il retrouva sa bonne humeur en pensant à ses copains :
- P…., lundi, dans ce foutu bahut, la gueule qu'ils vont tirer, les mecs
! Ils vont tous en crever d'envie, ces c… .
Marcello Argilli
B) Premières activités
sur le texte
1 Le texte est troué… Dans les cadres indiqués, trouve les mots qui manquent. Attention, relis bien ce qui précède !
2 Peux tu expliquer comment les mots sont rangés dans le supermarché ?
3 Sur ton classeur dessine le plan du « supermarché des mots » Pour ce faire, relis le texte en entier.
Voici un exemple de plan du supermarché...Pour voir l'image, cliquez dessus.
4 Invente toi-même un rayon de ce supermarché. Quels mots y mettrais-tu ? Comment seraient-ils rangés ?
5 Dans la galerie marchande de ce supermarché, il existe un « réparateur de mots cassés ». Il a beaucoup de travail, aide-le à réparer les « mots fautifs » que tu peux trouver dans le texte.
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Hélas, ce réparateur ne peut supprimer ni les gros mots, ni les insultes.
Il ne peut que les maquiller, les arranger pour les rendre plus jolis.
Par exemple, il a maquillé l’expression de Daniel
- Merde,
pensa-t-il, mes vieux vont encore me les casser !
en
« Corne bleue de licorne,
pensa-t-il, mes donneurs de leçons vont me friser les oreilles… »
A toi de l’aider pour les autres gros mots. Essaie
d’inventer quelque chose de poétique…et de drôle.
Et voici quelques insultes: Une partie de la classe trouvait la première partie du groupe nominal, et au hasard, l'autre classe y rajoutait un CDN
Espèce de lune à tiroirs, de pomme de terre en caoutchouc, de table à oreilles, de tortue à dents...
Même façon de faire pour les exemples suivants: un verbe et un COD.
Va manger tes orteils. Va grignoter les pieds de ta
tante, Va boire le riz Lustucru. Va éplucher tes pantoufles!
C) Et si on inventait notre supermarché de mots?
1) Inventons un nom à ce supermarché. Servons-nous des noms que nous connaissons.
U CHANT DU MOT
La vie Le mot
Motsmarché
Bricomots
Vêtimots
Les mousquetaires du vocabulaire
2 Nous avons reçu un prospectus sur l'Euro. Nous avons donc décidé de calculer les nouveaux prix des mots que nous allons vendre:
Je vends le mot "mirifique" pour 1 centime d'Euro parce que ce mot est beau à entendre. J'en connais d'autres que je vendrais au même prix: merveille, féerie, tendresse..
Je le vendrais si peu cher pour qu'il ne soit pas réservé aux poètes. Imaginez une classe où les enfants utiliseraient ces mots: Dans les salles, les élèves diraient des poèmes et raconteraient des contes. Ils ne se disputeraient plus et dessineraient sur les murs de beaux paysages. …
Les professeurs ne crieraient plus, ne donneraient plus de devoirs. Ils raconteraient des tas d'histoires. On s'amuserait.
Je le vendrais enfin pour que tout le monde puisse acquérir du vocabulaire pour pas cher.
Je vends mon plus beau gros mot pour 400€, parce que les gros mots empêchent de grandir, qu'ils abîment les oreilles et qu'il y en a trop. Par contre je donne pour 1 centime d'Euro les jolies insultes que j'ai inventées: espèce de tables à oreilles, de soleil en poudre…
Je vends le vocabulaire informatique pour 1 €, parce que tout le monde doit pouvoir utiliser l'ordinateur et que c'est maintenant nécessaire de bien s'y connaître en informatique.
Je vends le mot "guerre" pour 500 000 000 000 000 000 € parce que c'est un mot qui apporte la mort, qui tue la famille et qui ne sert à rien qu'à faire du mal.
Je vends le mot " famille" pour un Euro, parce que la famille c'est l'amour, la tendresse et la douceur. Je le vends pas cher pour que ceux qui n' ont pas de famille puissent en acheter.
Je vends aussi, et pour 1 €,
Le mot maman
Le mot école,
Le mot amour,
Le mot soleil,
Le mot douceur,
Le mot chatoyante,
Le mot jouet.