Sommaire
Retour au texte
|
![]() |
|
La consigne est : imaginez ce que pourrait nous dire ce soldat s’il avait un message à nous transmettre. Les élèves se prêtent avec plaisir à l’activité et produisent des textes courts mais qui reprennent ce qui a été dit lors de la première séance autour des extraits de films. Bien évidemment, l’outil traitement de texte est une aide précieuse pour l’élève et le prof. Cela permet de corriger efficacement et de revenir facilement sur les erreurs dans la construction des phrases et de l’orthographe.
Fin de la séance. Les conditions sont installées pour commencer le début de la lecture du texte de Pef.
Zappe la guerre : un récit qui pose des problèmes au lecteur.
Le choix que je fais est de ne pas proposer le texte dans son intégralité. Le texte, un album, a été amputé de ses illustrations et autres encadrés. Même s’il est court, le récit de Pef se prête bien à un découpage en trois parties : à la fin de chacune des parties, une activité d’écriture est proposée.
1) arrivée des poilus et questionnement sur ce qu’ils sont venus faire …
2) la découverte de l’environnement de notre époque
3) un regard particulier, celui de l’enfant et vers la rencontre des deux mondes…
Première partie
On ne le regardait presque jamais. Sur la place
de Rezé, le monument aux morts était sans vie. Ce soir là, on ne le
voyait carrément plus lorsque dans le brouillard, ils sont un à un apparus,
se détachant lentement de sa masse de pierre. ( …) Voilà quatre-vingts
ans qu'ils étaient tous morts. Le temps d'une vie d'homme s'était écoulé
et aujourd'hui, ils voulaient enfin savoir. Vérifier qu'ils avaient
fait la guerre pour que cela en vaille leur peine.
Questionnaire sur la première partie de « Zappe la guerre » de Pef.
1) Dans quelle ville se déroule cette histoire ? 2) « ils sont un à un apparus » : de qui parle-t-on ? 3) Quel élément atmosphérique rend la scène encore plus mystérieuse ? 4) Que signifie le mot « godillots ». Que signifie donc l’expression « orphelins de leurs godillots » ? 5) Combien de soldats y-a-il ? Qui les commande ? Quel est son grade ? 6) Qui procéde à l’appel ? 7) Savez-vous ce qu’est un « shrapnell » ? 8) De quoi est mort Monti de Rezé ? 9) Qui est le dernier à être appelé ? 10) Que viennent faire ces soldats : pourquoi sont-ils revenus ? 11) Selon vous, cette histoire est-elle possible ? Pourquoi ? 12) Selon vous, que va t-il se passer ? Imaginez une suite à ce début d’histoire.
|
Deuxième partie..
Qu'on n'est pas morts pour rien, quoi ! lança
Soulas en dressant vers l'obscurité du ciel sa main ouverte, celle qu'il
n'avait pas perdue dans la première neige des Vosges. Du fond d'une
sacoche percée, Monti de Rezé fit remonter une vieille carte entre les
ailes blanches de ses gants. (…)
- Grand-père ! Une armée de morts ! hurla-t-il.
- Tu vois, nigaud, ça te tourne la tête, leur télé.
Il n'y avait plus personne contre le carreau.
Questionnaire sur la deuxième partie de « Zappe la
guerre » de Pef. 1) Qui prononce la première phrase du texte ? 2) Où ce personnage a-t-il perdu sa main ? (dans quelle région ?) 3) Où se trouvent les soldats au début du second paragraphe ? 4) D’où viennent les images dont on parle à la ligne 8 ? 5) A ton avis, à quoi peut bien servir un « esgourdomètre » ? (ligne 10) 6) Que constatent les soldats ? Les guerres se sont-elles arrêtées ? 7) Peux-tu dire où se situe Sarajevo (dans quel pays) ? Et sur quel continent se situe le « Rouanda » (Rwanda) ? 8) « A côté de la boîte noire » (lignes 20/21) : quel objet est désigné par cette expression ? 9) « une petite grenade plate à la main » (ligne 21) : quel objet est désigné par cette expression ? 10) Selon toi, quel programme regardent les deux occupants de la maison ? 11) « Zappe la guerre ! » (ligne 35). Qui prononce ces paroles ? Explique cette expression ? 12) Que voit le garçon à travers la fenêtre ? 13) « il n’y avait plus personne contre le carreau » (dernière ligne ) : imagine une suite à cette deuxième partie : comment ont réagi les « poilus » ? Que vont-ils faire ?
|
Troisième partie
….Dans une course désarticulée, les trois soldats
fuyaient. Les ordres étaient clairs. Il ne fallait pas être vus. Surtout
par un enfant ! Sorin poussa les deux autres dans le dos
- Repli sous le monument, nom d'un chien ! Faut disparaître Monnier
se soutenait le front en courant ( …) à la fin.
Questionnaire sur la troisième partie du texte de Pef « Zappe la guerre ». _________________________________________________________________________ Nom : …………………………… Prénom : …………………… Date : ………………
Note : ……/ 20 (1 point questions 1,2,3. 2 points questions 4 à 10. 3 points question10) _________________________________________________________________________ 1) 2) Les soldats doivent se replier *Dans la maison *Sous le monument *Dans les autres rues *On ne sait pas
3) Le soldat qui pense que le gamin doit être au courant s’appelle *Soulas *Rezé *Monnier *Sorin *On ne le sait pas
3) Converger signifie : *Aller tous vers un même lieu *Se répartir en différents lieux *Marcher vite *Réfléchir où l’on doit aller
4) Que sont les « boîtes vitrées » dont on parle à la ligne 22 ? ……………………………………………………………………………………………….. 5) Dans quelle rue (quelle est son nom) une maison attire l’attention des poilus ? ……………………………………………………………………………………………….. 6) Quel objet est désigné par l’expression « fourche-râteau » ? ……………………………………………………………………………………………….. 7) Qu’est-ce qu’un jardinet ? ……………………………………………………………………………………………….. 8) Quel soldat se retrouve seul à la fin du texte ? (quel est son nom ?) ……………………………………………………………………………………………….. 9) Qui est le personnage avec la lampe de poche ? ……………………………………………………………………………………………….. 10) Que fait le soldat pour ne pas effrayer l’enfant ? ……………………………………………………………………………………………….. 11) Imagine, en quelques lignes, le début du dialogue entre l’enfant et le poilu : ……………………………………………………………………………………………….. ……………………………………………………………………………………………….. ……………………………………………………………………………………………….. ………………………………………………………………………………………………..
|
Ces trois activités représentent six séances.
Le travail que je propose se déroule à l’identique pour chacun des extraits, à savoir :
Lecture silencieuse du texte, accompagné d’un questionnaire dont on fait un compte rendu collectif. Pour les deux premiers extraits, je choisis de travailler encore une fois avec l’outil informatique (ici avec le logiciel Butinage). En effet, l’extrait, transformé en page html est affiché dans un navigateur. Le texte est accompagné de questions, les réponses sont saisies directement au clavier. Encore une fois, je privilégie cet outil pour parvenir à une écriture beaucoup plus « aboutie » que sur papier. Seul, le troisième extrait sera à traiter en solo à la maison et donnera lieu à une courte évaluation.
Pour le travail sur les deux premiers extraits, je laisse aux élèves qui le souhaitent la possibilité de travailler en duo.
A la lecture des réponses proposées par les élèves aux questionnaires, il apparaît que le texte de Pef, derrière l’apparence d’un album pour la jeunesse, pose des problèmes de compréhension à plusieurs niveaux :
- - la première difficulté est celle du genre même du texte : on retrouve des caractéristiques du récit fantastique (le brouillard, la danse macabre des soldats sortis du monument), d’une fable dont la moralité serait toute implicite, d’un récit de guerre…
- - la seconde difficulté se situe quant au choix même de la narration qui relaye très souvent le regard et les paroles des soldats (une antenne devient « une fourche-râteau », la télécommande une « grande plate »…. Un vocabulaire argotique (esgourdomètre), un lexique technique (schrappnell), des références historiques et géographiques (le Rwanda, Sarajevo) sont autant d’éléments qui ont dérouté les lecteurs.
- - enfin, le texte de Pef est un texte profondément iconoclaste, puisqu’il donne des soldats une image à l’héroïsme douteux (Monnier masque la « pastille écarlate » qu’il a entre les deux yeux, d’autres traînent leurs mutilations comme des artistes de cirque). Cette dérison qu’installe le texte n’est pas du tout évidente à saisir pour les élèves.
Tout l’intérêt du texte, me semble-t-il, et c’est ce que je me suis attaché à faire découvrir aux élèves, réside dans cette absence de réponse : le soldat ne dit rien au petit garçon, il va parler mais nous n’en saurons rien, à nous, lecteurs, de reconstruire son discours ( dernière activité demandée aux élèves). Le récit ne propose pas de solution toute faite (pas de didactisme pour employer un mot savant) : certes les soldats peuvent être pessimistes –et les lecteurs aussi - : la guerre ne s’est pas arrêtée. Mais, ce début de dialogue entre le soldat et l’enfant nous offre une chance de tirer les leçons de cette histoire. A nous d’achever ce discours…
Et après…
La séquence suivante s’intitule : « Lire, voir, dire l’actualité… » Un des premiers travaux écrits sera de transposer l’histoire racontée par Pef en article de journal…un fait divers peu banal…