1) Il n’y avait rien de plus agréable que de boire un chocolatàpetites gorgées en lisant

Dans cette démarche je propose un travail à la fois sur les représentations du livre, mais aussi une recherche sur cette notion souvent étrangère à nos élèves: le plaisir de lire. Pour ce faire, avec Séverine Suffys, nous avons collecté quelques textes extraits de littérature de jeunesse mais aussi extraits de livres plus "officiels".

Démarche
Nous distribuons les documents suivants.

1) Il n'y avait rien de plus agréable que de boire un chocolat à petites gorgées en lisant. Les livres la transportaient dans des univers inconnus et lui faisaient rencontrer des personnages hors du commun qui menaient des vies exaltantes. Ainsi navigua-t-elle sur d'antiques voiliers avec Joseph Conrad, explora-t-elle l'Afrique avec Ernest Hemingway et l'Inde avec Rudyard Kipling. Ainsi, assise au pied de son lit, dans sa petite chambre d'un village anglais, visita-t-elle de long en large et de haut en bas le vaste monde.

2) La bibliothèque s'était refermée sur ses livres comme une fleur dans sa couette de pétales. Un drôle de silence habitait ces lieux déserts. Toutes les histoires qui dormaient dans ces livres, c'était inquiétant. Je me sentais comme un point minuscule dans cet univers. Un vertige a commencé à rendre mes jambes toutes molles comme si l'angoisse ou quelque chose qui lui ressemble s'installait en moi. ( …)

3) Si t'as vraiment vu de l'or , il est forcément dans les livres. C'est toujours plein de richesses

J'ai continué à feuilleter des livres que j'ouvrais pour déguster la première phrase. C'est elle qui ouvre la ligne aux autres. Elle est toujours élégante. Puis je regardais les titres. C'est alors que le hasard a porté ma main sur un petit livre de rien du tout, qui avait l'allure d'un nain à côté des autres, mais qui sentait la magie. Le Vieil Homme et la Mer. Je l'ai pris entre mes doigts. J'ai regardé la couverture. J'ai lu la première phrase, puis la seconde. ( …)

4) Le jeudi était le jour où Jacques et Pierre allaient à la bibliothèque municipale. De tout temps, Jacques avait dévoré les livres qui lui tombaient sous la main et les avalait avec la même avidité qu'il mettait à vivre, à jouer, à rêver. Mais la lecture lui permettait de s'échapper dans un univers innocent où la richesse et la pauvreté étaient également intéressantes parce que parfaitement irréelles. L'intrépide, les gros albums de journaux illustrés que lui et ses camarades se repassaient entre eux jusqu'à ce que le couverture cartonnée devînt grise et râpeuse et les pages intérieures cornées et déchirées, l'avaient d'abord enlevé dans un univers comique ou héroïque qui satisfaisait en lui deux soifs essentielles, la soif de la gaieté et du courage

Albert Camus, Le Premier Homme

2 Après avoir lu ces extraits de romans, propose, comme tu le veux, une suite à ces phrases :

Un livre, cela pourrait ressembler à…. ( Cherche des objets)

Voici quelques slogans trouvés par une classe de sixième qui ont été affichés dans toute le collège.

1. Un livre c'est comme un être humain. Il est vivant comme un homme. Il exprime des sentiments. Même si les auteurs ne nous connaissent pas, ils disent des choses que l'on ressent.

2. Un livre c'est comme un château. A l'intérieur il y a le cœur du livre : le donjon. Ce donjon est protégé par des remparts : la couverture.

3. Un livre c'est comme un château, car parfois, quand on lit, on se laisse piéger. On peut tomber dans les oubliettes et se perdre dans la lecture.

4. On peut être jaloux dans un livre. Dans un livre, il y a toujours un personnage que l'on envie, pour sa puissance, sa richesse, sa beauté, sa force et pour ses aventures.

5. Un livre est une ampoule qu'on allume. Un livre rend intelligent. Un livre fermé ne sert à rien. C'est donc comme la lumière : c'est quand on l'ouvre qu'elle sert à voir ce qu'on ne voyait pas avant.

6. Un livre c'est comme boire du chocolat. Ca donne des forces. On sait plus de choses après.

7. Pour moi lire c'est rêver car dans un livre il n'y a pas beaucoup d'images. C'est à nous d'inventer les pays et les personnages. Une fois qu'on a fini le livre on peut alors le relire et inventer d'autres décors.

8. Un livre est une boîte bien fermée. Il y a des mots, des verbes, des noms propres. Il faut la tenir fermée car si tout s'en allait, il n'y aurait plus rien. Le livre serait vide.

9. Je choisis rêver car, une fois, j'ai lu un livre qui parlait de chevaux. La nuit, j'ai rêvé que j'en avais un et que je galopais avec lui.

10. Un livre c'est comme plonger. Quand je commence un livre et qu'il m'intéresse, c'est comme si je plongeais dedans. Je le commence et je le finis. Quand je lis, il ne faut pas me déranger. Je m'arrête seulement quand je le veux.

11. Un livre c'est comme un vase. Quand il y a trop de mots, trop de lettres, il déborde.

12. Etre dans un livre c'est comme être dans le « grand huit ». Parfois quand on lit des passages d'action, on a de drôles de sensations.

13. Quand on lit un livre pour la première fois, on ne sait jamais ce qui va se passer. C'est comme une forêt vierge, on ne sait pas où on va.

14. Lire c'est comme changer de vie. D'ailleurs, moi quand je lis un livre après j'ai envie de changer de vie.

15. Lire c'est comme rêver. Quand je lis des contes de fées, je rêve. D'habitude je ne rêve jamais.

17. Lire c'est être : On peut être tout dans un livre, un aventurier, un plongeur, une fourmi, une voiture.

18. Je choisis la rose. Elle sent bon, un livre doit être calme et doux. Mais en même temps un livre peut piquer quand il est plein d'aventures et de suspens. Ou quand on s'ennuie.

19. Lire c'est découvrir. Ce qui est drôle c'est qu'on ne sait pas ce qu'on va découvrir. Il faut lire pour découvrir ce qu'on va découvrir.

21. Un livre peut être un casse-tête. Les livres écrits en ancien français, les livres qui racontent des histoires trop compliquées : on n'y comprend rien.

23. C'est comme au théâtre. Si on ne joue pas le jeu, ça ne sert à rien d'y rester. Quand on lit, il faut se mettre à le place des personnages ou s'interroger : Quelle serait ma réaction si… ? Qu'aurais-je fait à leur place ?