CRASSE-TIGNASSE
L'histoire de Gaspard-mange-ta-soupe
Gaspard était un garçon Gros et rond comme un marron. Il vidait bien son assiette De soupe et la rendait nette. Mais un jour il s'écria: « La soupe, je n'en veux pas ! Non, non, pas de soupe, non ! Pas de soupe, non et non!»
Le lendemain; comme on voit, II était déjà moins gras. Comme la veille, il cria: «La soupe, je n'en veux pas !
Pas de soupe, non et non!»
Le jour d'après, le rebelle Était comme une ficelle. Mais, quand la soupe arriva, De nouveau il s'écria: «La soupe; je n'en veux pas ! Non, non, pas de soupe, non ! Pas de soupe, non et non!»
Le quatrième jour vint: Il n'en restait presque rien. Puis un autre jour encor: Il était tout-à-fait mort.
«Conrad», dit un jour la maman, «Je dois sortir pour un moment. Sois sage et bon comme un amour Jusqu'à l'heure de mon retour. Surtout, ne suce pas ton pouce, Quelle que soit l'envie qui te pousse ! Sinon viendra l'homme aux ciseaux Qui te coupera aussitôt Les deux pouces, sans hésiter, Comme s'ils étaient de papier.»
A peine la maman sortie, Hop là, le pouce est englouti ! Vlam! Qui claque la porte si fort? Qui donc court dans le corridor?
C'est bien lui ! Le voilà! Clic! Clac! C'est fini ! Avec ses grands ciseaux d'acier il coupe les pouces sucés. Conrad, hélas, n'a plus de pouces. Croyez-vous que cela repousse? Quand sa maman revint, le soir, Conrad était bien triste à voir. «Où sont tes pouces, mon petit?» «Hélas, maman, ils sont partis!»
Pauline à la maison s'ennuie. Ses parents étant de sortie, Elle est seule avec ses minets, Avec sa poupée et ses jouets. Que voit-elle sur la tablette? Mais... Une boîte d'allumettes ! L'idée lui vient tout aussitôt: «Chic! Voilà un joujou nouveau! Je vais faire», dit la friponne, «Comme font les grandes personnes !»
Mia et Miou, les deux chatons,
Leurs signes disent cela: «C'est défendu par papa ! Miaou ! Miaou ! Miaou ! Mi ! Ça te brûlera aussi!»
Mais Pauline ne fait qu'en rire. Crac ! La flamme se met à luire. Elle grandit et étincelle, Ses couleurs sont vraiment fort belles. Sur l'image l'on voit très bien Pauline qui bat des mains Et qui saute, et danse, et rit, Tant la flamme la réjouit.
Mais Mia Font signe avec leurs petons. Et leurs signes vont disant : «C'est défendu par maman! Miaou ! Miaou ! Miaou ! Mi ! Ça te brûlera aussi !»
La flamme est de plus en plus haute. Soudain, sur la robe elle saute ! Elle a très faim, elle dévore Rubans, cheveux, encore, encore ! Brûle mains, pieds et paupières ! Brûle Pauline tout entière !
Mia et Miou, pauvres chatons, Crient très fort sur tous les tons. Et leurs cris disent: «Au feu! Accourez, gens de tous lieux ! Miaou ! Miaou ! Miaou ! Mien !
Hélas, tout fut bientôt brûlé Des oreilles jusques aux pieds. De Pauline il ne demeura Que des cendres en petit tas. Et puis aussi ses deux souliers Si mignons et si bien cirés.
Mia et Miou, les deux chatons, Pleurent devant les tisons. Leurs larmes disent ceci: «Pauvres parents, si gentils ! Miaou ! Miaou ! Miaou ! Miac !» Leurs pleurs font un petit lac.
Démarche
Voilà trois extraits du livre du docteur Hoffmann, Crasse-Tignasse. Relis ces histoires, puis, en soignant ton écrit, donne ton avis : - Que penses-tu des « punitions » subies par les enfants à la fin de chaque histoire ? - Propose une argumentation possible pour convaincre l'enfant.
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