sommaire
A bas la censure, vive la lecture !
Voici un récit qui joue sur l'inversion des mondes. Alors
pourquoi ne pas profiter de ce texte pour, à la fois, réfléchir
sur la lecture, et apprendre à construire ces arguments... qui
ne sont pas immédiatement "ceux qui me viendraient à
l'esprit"
Cette nouvelle permet aussi de construire cette posture argumentative,
si particulière aux sujets de brevet des collèges, qui oblige
l'élève à tenir des discours sociaux parfois contradictoires.
ex: "deux amis discutent sur l'interêt des jeux vidéos..".
a) Texte intégral.
- Maintenant ça suffit, ferme ce livre, ça fait trois
heures que tu lis ! Regarde donc un peu la télévision !
suppliaient les parents.
- J'en ai horreur, elle est ennuyeuse. Moi, regarder cette saleté
? Jamais ! répondaient tous les enfants, garçons et filles.
- Si vous tenez absolument à lire, au lieu de livres lisez au moins
des bandes dessinées ! recommandaient les enseignants
à l'école.
- Elles sont stupides, répondaient les élèves. Ce
qui nous plaît, à nous, ce sont les romans, les contes, les
poésies !
Dans ce pays, tous les enfants dédaignaient la télévision
et les bandes dessinées. Leur seule passion, c'étaient les
livres. Ils en lisaient partout, à la maison, dans les interclasses,
dans la rue, au jardin public, dans l'autobus, et même aux cabinets.
Parents et enseignants étaient très inquiets.
- Ça fait mal aux yeux de lire ! criaient-ils. A force de rester
penchés sur les livres on devient bossu !
- Les livres ne sont pas éducatifs ! tonnaient les enseignants
dans les école
- Les contes sont morbides, ils nuisent à l'imagination, ils favorisent
la délinquance !... Et gare à vous si, quand vous serez
plus grands, vous vous avisez de lire Homère, Shakespeare ou Victor
Hugo, dont les livres sont pleins d'histoires de guerre, de violence,
de tortures sadiques et de tueries !
Afin de les détourner des livres, à Noël, à
Pâques, pour leur anniversaire, parents et amis offraient aux enfants
des téléviseurs dernier modèle, des magnétoscopes,
des paquets d'illustrés aux couleurs éclatantes. Peine perdue
: les gamins ne daignaient même pas y donner un coup d'œil.
La passion pour les livres étant considérée comme
un vice dangereux, on eut recours à des mesures sévères.
Dans les écoles, on institua l'heure de désapprentissage
de la lecture, au cours de laquelle les enseignants imposaient la vision
et le commentaire d'un épisode de série télévisée,
des exercices sur des films policiers et donnaient en devoir à
faire à la maison le résumé d'une émission
de variétés ou d'un dessin animé. Mais cela aussi
fut inutile : en classe, les enfants, ne résistant pas à
la torture des projections, fermaient les yeux, et à la maison
personne ne faisait ces devoirs insupportables.
Constatant que l'heure de désapprentissage de la lecture ne fournissait
pas les résultats espérés, on recourut à des
mesures encore plus draconiennes : on promulgua une loi qui interdisait
la lecture des livres, imposait la fermeture des bibliothèques
et punissait sévèrement quiconque était surpris en
possession d'un livre.
La réaction des enfants fut immédiate : ils organisèrent
la diffusion clandestine des livres et s'adonnèrent à leur
passion effrénée en les lisant en cachette dans les caves
ou dans les bois. Mais ils ne s'en tinrent pas là. Ils organisèrent
des manifestations de protestation avec des pancartes et banderoles qui
disaient :
« Rendez-nous nos livres ! » « Lire des livres, c'est
vivre libre ! » « Robinson, Pinocchio, Alice font nos délices
! » « Andersen, Jules Verne, Rodari sont nos meilleurs amis
! »
Les cortèges parcouraient tumultueusement le centre ville en criant
des slogans menaçants :
« A-bas-la-cen-sure, vi-ve-la-lec-ture ! » « Lec-ture,
cul-ture, à-bas-la-dic-ta-ture ! »
Des délégations d'enfants exigèrent d'être
reçues par le président de la République. Devant
leur obstination, le Président proposa un compromis :
- Je vous accorderai la permission de lire des livres une heure par jour,
à condition que pendant une autre heure vous lisiez des bandes
dessinées, et que pendant une autre encore vous regardiez la télévision
!
Les enfants, indignés, refusèrent.
- Lecture libre et sans conditions ! crièrent-ils.
La loi anti-lecture n'ayant pas été retirée, ils
en arrivèrent à la guérilla. Ils jetèrent
les téléviseurs par les fenêtres, placèrent
des bombes sous les antennes et dans les studios de télévision,
mirent le feu aux kiosques qui vendaient des bandes dessinées.
On institua alors des tribunaux spéciaux, qui infligeaient des
peines très sévères. Après avoir prononcé
sa sentence, le juge, dans l'espoir que le condamné reviendrait
à de meilleurs sentiments, lui disait :
- Repens-toi, jure que tu regarderas la télévision ne serait-ce
que cinq minutes, et tu auras la vie sauve.
Mais les condamnés restaient inébranlables.
- Jamais ! Plutôt la mort ! s'exclamaient-ils.
Et ils montaient à l'échafaud en chantant gaillardement
: « Allons enfants de la lecture, le jour de gloire est arrivé
! »
Ils étaient certains d'aller tout droit au paradis des lecteurs.
b) Démarches.
1) Entrer dans le texte
Qui peut dire ces phrases?
- Maintenant ça suffit, ferme ce livre, ça fait trois heures
que tu lis ! Regarde donc un peu la télévision !
- J'en ai horreur, elle est ennuyeuse. Moi, regarder cette saleté
? Jamais !
2) Vérification d'hypothèses. Lecture de la
suite
- Maintenant ça suffit, ferme ce livre, ça fait trois heures
que tu lis ! Regarde donc un peu la télévision ! suppliaient
les parents.
- J'en ai horreur, elle est ennuyeuse. Moi, regarder cette saleté
? Jamais ! répondaient tous les enfants, garçons et filles.
- Si vous tenez absolument à lire, au lieu de livres lisez au moins
des bandes dessinées ! recommandaient les enseignants
à l'école.
- Elles sont stupides, répondaient les élèves. Ce
qui nous plaît, à nous, ce sont les romans, les contes, les
poésies !
Dans ce pays, tous les enfants dédaignaient la télévision
et les bandes dessinées. Leur seule passion, c'étaient les
livres. Ils en lisaient partout, à la maison, dans les interclasses,
dans la rue, au jardin public, dans l'autobus, et même aux cabinets.
Parents et enseignants étaient très inquiets.
Dans quel monde sommes nous?
3) Construction d'arguments.
-Voici un argument que les enfants donnent pour ne pas lire. Touvez-en
d'autres.
- Ça fait mal aux yeux de lire ! criaient-ils
4) Lecture de la suite.
Afin de les détourner des livres, à Noël, à
Pâques, pour leur anniversaire, parents et amis offraient aux enfants
des téléviseurs dernier modèle, des magnétoscopes,
des paquets d'illustrés aux couleurs éclatantes. Peine perdue
: les gamins ne daignaient même pas y donner un coup d'œil.
La passion pour les livres étant considérée comme
un vice dangereux, on eut recours à des mesures sévères.
Dans les écoles, on institua l'heure de désapprentissage
de la lecture, au cours de laquelle les enseignants imposaient la vision
et le commentaire d'un épisode de série télévisée,
des exercices sur des films policiers et donnaient en devoir à
faire à la maison le résumé d'une émission
de variétés ou d'un dessin animé. Mais cela aussi
fut inutile : en classe, les enfants, ne résistant pas à
la torture des projections, fermaient les yeux, et à la maison
personne ne faisait ces devoirs insupportables.
Constatant que l'heure de désapprentissage de la lecture ne fournissait
pas les résultats espérés, on recourut à des
mesures encore plus draconiennes : on promulgua une loi qui interdisait
la lecture des livres, imposait la fermeture des bibliothèques
et punissait sévèrement quiconque était surpris en
possession d'un livre.
- Faites la liste de mesures anti-lecture.
- Ecrivez le texte de la loi anti-lecture
5) la résistance
La réaction des enfants fut immédiate : ils organisèrent
la diffusion clandestine des livres et s'adonnèrent à leur
passion effrénée en les lisant en cachette dans les caves
ou dans les bois. Mais ils ne s'en tinrent pas là. Ils organisèrent
des manifestations de protestation avec des pancartes et banderoles qui
disaient :
-Rédigez les slogans des manifestations.
-Redigez des tracts que les manifestants pourraient distribuer.
6) Lecture de la fin.
« Rendez-nous nos livres ! » « Lire des
livres, c'est vivre libre ! » « Robinson, Pinocchio, Alice
font nos délices ! » « Andersen, Jules Verne, Rodari
sont nos meilleurs amis ! »
Les cortèges parcouraient tumultueusement le centre ville en criant
des slogans menaçants :
« A-bas-la-cen-sure, vi-ve-la-lec-ture ! » « Lec-ture,
cul-ture, à-bas-la-dic-ta-ture ! »
Des délégations d'enfants exigèrent d'être
reçues par le président de la République. Devant
leur obstination, le Président proposa un compromis :
- Je vous accorderai la permission de lire des livres une heure par jour,
à condition que pendant une autre heure vous lisiez des bandes
dessinées, et que pendant une autre encore vous regardiez la télévision
!
Les enfants, indignés, refusèrent.
- Lecture libre et sans conditions ! crièrent-ils.
La loi anti-lecture n'ayant pas été retirée, ils
en arrivèrent à la guérilla. Ils jetèrent
les téléviseurs par les fenêtres, placèrent
des bombes sous les antennes et dans les studios de télévision,
mirent le feu aux kiosques qui vendaient des bandes dessinées.
On institua alors des tribunaux spéciaux, qui infligeaient des
peines très sévères. Après avoir prononcé
sa sentence, le juge, dans l'espoir que le condamné reviendrait
à de meilleurs sentiments, lui disait :
- Repens-toi, jure que tu regarderas la télévision ne serait-ce
que cinq minutes, et tu auras la vie sauve.
Mais les condamnés restaient inébranlables.
- Jamais ! Plutôt la mort ! s'exclamaient-ils.
Et ils montaient à l'échafaud en chantant gaillardement
: « Allons enfants de la lecture, le jour de gloire est arrivé
! »
Ils étaient certains d'aller tout droit au paradis des lecteurs.
Qustion de synthèse:
- Pourquoi selon-vous l'auteur a-t-il écrit ce texte? Qu'a-t-il
voulu dire à ses lecteurs?
Pour prolonger le travail on peut donner à lire la mouche qui
lit... Ce livre permet de s'interroger sur les raisons qui nous poussent
à lire.
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