(BABA YAGA)
Il était
une fois un vieil homme et une vieille femme. Ils étaient mariés depuis
cinquante ans, mais ils n'avaient pas d'enfant pour égayer leurs vieux jours,
personne pour leur apporter une tasse de thé ou fendre le bois pour le feu,
personne qui pourrait s'occuper d'eux quand ils déclineraient. Ils en étaient
très tristes.
Un jour,
ils ramassèrent une bûche, l'emmaillotèrent dans une couverture de flanelle, et
la mirent dans un berceau. La nuit, ils la berçaient en lui chantant des
chansons.
Un
matin, ils entendirent un cri en provenance du berceau, et ils trouvèrent,
enveloppé dans la couverture, un beau petit garçon. Ils l'appelèrent Tishka.
Tishka grandit de jour en jour, faisant la joie de ses parents.
Quand Tishka fut assez grand, son père lui construisit une, petite barque pour aller pêcher. Tishka partait chaque matin à la pèche, et chaque après-midi, sa mère se tenait sur la rive du lac et appelait : "Tishka, Tishka, voici ton déjeuner. Il est temps de débarquer !". Tishka ramait jusqu'au rivage, et pendant qu'il mangeait, sa mère apportait le poisson à la maison. Un jour, la mère de Tishka lui dit de faire bien attention à Baba Yaga, une méchante sorcière qui vivait non loin de là. Tout le monde avait peur de Baba Yaga parce qu'elle enlevait les petits enfants pour les manger. "Alors Tishka, si tu m'en crois, ne la laisse pas s'approcher de toi !"
À peine
sa mère eut-elle tourné les talons que Baba Yaga apparut sur la rive et cria de
sa voix stridente : "Tishka, Tishka,
voici ton déjeuner. Il est temps de débarquer ! "
Tishka était bien petit, mais il était malin. Alors il cria en retour : Ce n'est pas là
la voix de ma mère. Ne serait-ce pas plutôt Baba Yaga, la sorcière ?
Lorsqu'elle entendit
cela. Baba Yaga entra dans une colère terrible. Elle
courut chez le forgeron et lui demanda de lui forger une fine langue de métal
pour que sa voix devienne aussi mélodieuse que celle de la mère de Tishka. Elle
retourna alors sur la rive du lac et appela de sa nouvelle voix : Tishka,
Tishka, voici ton déjeuner. Il est temps de débarquer !
Et cette
fois Tishka revint sur le rivage. Baba Yaga bondit de derrière un arbre, attrapa
Tishka, et le fourra dans un vieux sac de toile. Puis elle courut dans la forêt
jusqu'à sa hutte. La hutte tourna sur ses pattes de poulet, et la porte
s'ouvrit.
Tout
en hissant le sac de toile en haut de l'échelle, Baba Yaga cria à sa Fille :
"Regarde ce que j'ai ramené pour le souper !" Et elle tira Tishka hors du sac.
"Fais-le cuire à point, dit-elle, je serai bientôt de retour."
Puis
elle sauta dans son mortier et son pilon, et s'envola. La fille de Baba
Yaga demanda à Tishka de grimper sur la pelle à enfourner et de s'y installer sans
bouger, puis elle se prépara à le glisser dans le four.
Mais
Tishka était plus malin qu'elle.
Il se contorsionna de telle façon qu'elle n'arriva pas à l'enfourner.
" Reste
tranquille ! hurla-t-elle. Baisse la tête ! Rentre les bras! "
"Je n'y arrive pas ! dit Tishka.
Montre-moi, s'il te plaît. "
La fille
de la sorcière monta sur la pelle pour montrer à Tishka comment faire. Elle
s'accroupit et se recroquevilla sur elle-même afin de pouvoir passer par
l'ouverture.
Aussitôt, Tishka la poussa dans le brasier et referma les portes du four.
Il sauta hors de la maison aux pattes de poulet et grimpa dans un vieux chêne
qui se trouvait près de là. À peine s'était-il caché au milieu des feuilles que
Baba Yaga revint.
Elle
passa par la cheminée, puis elle se mit à manger, en fredonnant joyeusement
après chaque bouchée. Quand elle fut bien rassasiée, elle alla faire un petit
tour dehors et se roula dans l'herbe en chantant : "Ce Tishka fut bien vite
enlevé, encore plus vite avalé."
Et du
sommet de l'arbre, Tishka cria : " Ta fille fut bien vite attrapée. Je suis
content que tu l'aies appréciée. "
Baba Yaga leva la tête et aperçut Tishka dans le chêne. Elle devint verte de rage, elle frappa du pied et toute la forêt tressaillit.
Les
branches oscillèrent et tremblèrent sous sa colère. Elle essaya de broyer
l'arbre de Tishka, de le casser en deux avec ses mâchoires. Mais le vieux chêne
était si gros et si coriace qu'elle s'y brisa toutes les dents. Alors elle
retourna chez le forgeron pour qu'il lui forge des dents en fer. Cette fois-ci,
quand elle mordit dans le vieux chêne, il se mit à trembler, à craquer et à se
fendre.
Au
sommet de l'arbre, Tishka interpella un vol d'oies : "S'il vous plaît, chères
oies, prenez-moi sur vos ailes et ramenez-moi à la maison !"
Mais
les oies répondirent : "Coa, coa, nous
sommes trop fatiguées. Il y a d'autres oies qui arrivent. Elles n'ont qu'à te
prendre !"
Tishka
regarda au-dessous de lui. Baba Yaga avait presque fini de ronger le tronc de
l'arbre. Encore un coup de dents, et l'arbre allait s'abattre.
Un
nouveau vol passa et Tishka cria : "S'il vous plaît, chères oies, prenez-moi sur
vos ailes et ramenez-moi à la maison. Vous aurez toute la nourriture que vous
voudrez."
Mais
les oies répondirent : "Coa, coa, derrière nous, il y a un vilain oison affamé. Il
t'emmènera. "
L'arbre
vacillait, il était sur le point de
tomber. Baba Yaga grimaçait et se léchait déjà les babines.
Le
vilain oison arriva, et Tishka appela : "S'il te plaît, cher oison, prends-moi
sur tes ailes et ramène-moi à la maison. Tu auras toute la nourriture que tu
voudras."
Le
vilain oison eut pitié et il étendit ses ailes pour que Tishka puisse monter.
L'arbre s'abattit alors qu'ils s'envolaient, laissant Baba Yaga seule avec sa
fureur.
Quand
Tishka et l'oison arrivèrent chez eux, ils
trouvèrent les parents de Tishka qui se lamentaient en pleurant : "Où ? Où? Où est
notre fils, notre Tishka ?"
Et
Tishka répondit : "Me voici ! Me voici ! Voici
votre fils, votre Tishka !" Les parents de Tishka l'embrassèrent, et leur joie
fut infinie. Ils ne pouvaient plus s'arrêter d'embrasser et de caresser leur
fils et son sauveur, l'oison.
Tishka tint sa promesse :
L’oison
fut si bien soigné qu'il devint bientôt une oie magnifique qui volait en tête
de toutes les autres, car elle allait
plus vite et plus haut qu'elles.
Conte traditionnel Russe
Il
s'agit dans ce travail d'un début de séquence . J'ai proposé à cette classe
de sixième de travailler en groupe sur ce conte traditionnel.
déroulé de la démarche
a) lecture orale du conte par le professeur, sous
forme de texte à dévoilement progressif.
b) Reformulation de l'histoire.
c) mise en activité:
consigne:" Babayaga s'est échappée de
Russie . On l'a vue en train de survoler la Belgique. Il est urgent
de réagir et de prévenir toutes les polices d' Europe. Pour cela, en groupe,
nous allons rédiger le dossier contre cette horrible sorcière."
-Chaque groupe reçoit un dossier avec, collée sur la couverture, une étiquette
et une série de documents.
1)
la couverture du dossier
Enquête de
police: Babayaga. Enquêteurs : ………………………….
…………………………. …………………………
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1
)
Consigne: " Je viens
de recevoir de Russie le fax suivant. Hélas,j'ai eu énormément
de mal à le
traduire. La qualité de l'envoi n'était pas très bonne. Nous
allons essayéer de le compléter en relisant attentivement le texte."
En voici le texte.
Moscou le 21 avril
2002 M Poulinov, juge à Moscou. Je tiens à informer
toutes les polices du monde de l'arrivée imminente de la sorcière
Babayaga. C'est une femme des plus dangereuses. Après enquête et consultation de nombreux témoins, nous pouvons accuser Madame Babayaga de nombreux crimes et délits.
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fait à Moscou, le 20
avril 2002 Poulinov.
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3)
A ce Fax ,était joint une "photo" de la Babayaga à annoter.
4)
Fiche de renseignements jointe au dossier.
Complétez les renseignements que l'on peut tirer du texte.
· Sa
maison.
· Ses
moyens de transports.
· Ses
pouvoirs.
5) Interview des
témoins:
· Trishka
·
Les
parents.
· La barque, l'arbre, l'oison etc.
Un exemple
"L'arbre: Je dormais
tranquillement. Il n'y avait pas de vent. Soudain, un petit garçon est
monté sur
moi. Il s'est accroché à mes branches et a grimpé jusqu'à ma cime. Je le sentais
trembler. A ce moment une terrible sorcière est arrivée. Avec ses dents en
acier elle a commencé à découper mon tronc. La douleur était terrible. J'essayais
d'être le plus dur possible, mais l"horrible femme rognait de plus en plus
vite ( ...) "